VERTIKAL

Qualifié par certains de « nouveau Béjart », Mourad Merzouki utilise la gestuelle hip-hop comme d'autres se servent du classique ou du jazz. Après avoir été l’un des tous premiers à la porter sur les plus grandes scènes, il a commué cette danse très physique en une chorégraphie d'expression. Pour cette nouvelle création, le chorégraphe désire changer de perspective et s’emparer d’un espace inattendu : celui de la verticalité. Il nous offre une création sur le fil et littéralement renversante !  

Nous ne pouvions pas fêter les dix ans du Carré sans convier ce chorégraphe emblématique dont les pièces généreuses, puissantes et fédératrices ont souvent galvanisé les publics de ce territoire. Mourad Merzouki nous revient avec une création à travers laquelle il repousse une nouvelle fois les limites physiques et explore les terrains dansés audacieux de l’aérien et de la verticalité. Cette nouvelle « surface » de danse amène le chorégraphe à se questionner sur la notion d’espace scénique - comment s’approprier les airs par la danse ? – mais aussi sur la relation entre des individus sur un plateau de danse : les fils qui retiennent les corps deviennent la métaphore physique du lien qui les unit. À travers un dispositif proposé par la compagnie Retouramont et Benjamin Lebreton, Merzouki confronte une dizaine de danseurs à ce nouvel environnement où le mouvement doit apprendre à se jouer de la gravité. Les danseurs explorent de nouvelles lignes de fuite où tout semble possible, l’ascension comme la chute, la quête de la légèreté comme le jeu de la gravité. S’émancipant des fils qui retiennent les corps, ils redessinent la palette de jeu du hip hop et se font de plus en plus éthérés. Avec grâce et poésie, ils donnent bientôt l’illusion de voler. Dans cet envol poétique et renversant, le chorégraphe perpétue sa démarche de décloisonnement des genres, bousculant tous les repères.