HAROUN

Tête de premier de la classe et sourire en coin, Haroun lève le doigt avant de vanner. Sans vulgarité, ni violence, juste des vérités qui tapent là où ça fait rire. Reconnu pour son écriture acérée, sa justesse et ses analyses fines, Haroun renouvelle l'art du stand-up. Il se livre sans concession, brandissant l'humour comme une arme de réflexion massive.

Avec ses lunettes de banquier et son look de gendre idéal, Haroun n'a pas une tête d'humoriste. Son ton posé cache un humour noir et pince-sans-rire où chaque phrase sonne comme une claque à l'actualité dans ce qu'elle a de plus absurde. Corrosif, drôle et imparable, Haroun vanne tout ce qui bouge -  politique, racisme, religion, terrorisme ou encore écologie - sans jamais tomber dans la malveillance ou la vulgarité. Son parcours éclectique et touche-à-tout a contribué à façonner l’acuité de son regard sur notre monde. A dix-sept ans, il se forme à la breakdance — « j'en ai gardé l'assiduité, l'importance du geste et l'énergie de la battle » — avant de se passionner pour l'impro à son entrée en école de commerce. Un diplôme, une société et un tour du monde plus tard, Haroun a pris le chemin de l'humour avec un premier spectacle en 2015. En seulement trois ans, ce petit nouveau a su s’imposer comme « l'avenir du stand-up » tant il se meut avec aisance dans le décryptage du monde actuel. Nourri à Coluche, Desproges, comme à la littérature et la philosophie, il apporte un souffle nouveau et décalé dans le paysage de l’humour. Quant à sa modernité, elle tient dans sa facilité à capter les consciences de ses contemporains, stigmatisant leurs grandes et petites lâchetés avec tendresse et autodérision. Loin des codes traditionnels du stand-up, il s’intéresse au monde comme il va – ou pas –, à nos indignations sélectives, à notre difficulté à se révolter. Bref, ce trentenaire, en apparence désinvolte, se pose beaucoup de questions à voix haute.