LA MOUCHE

Le duo terrible du Théâtre-Français, la metteuse en scène Valérie Lesort et Christian Hecq, de la Comédie Française, téléportent la nouvelle culte de George Langelaan dans un univers proche des Deschiens où le rire l’emporte sur la science- fiction. Mêlant burlesque et grand-guignol, cette fable métaphorique n’en finira pas de vous surprendre tout en vous donnant, entre deux rires, quelques frissons d’horreur... 

Effets spéciaux, théâtre d’objets, science-fiction, carton-pâte et observation documentaire, les inspirations sont multiples pour raconter l’histoire de Robert. La cinquantaine, dégarni, bedonnant et mal dans sa peau, Robert présente tous les critères du vieux garçon qui, le temps passant, vit toujours chez sa maman. Il occupe le plus clair de son temps enfermé dans le garage qui lui fait office de chambre- laboratoire et tente d’y mettre au point une machine à téléporter. Comme dans le film de Cronenberg, tiré de la nouvelle de George Langelaan, Robert va tenter l’expérience. Tout est prêt pour sa première tentative... sauf qu’une mouche s’invite dans la cabine. Dans une atmosphère vintage digne des sixties, table en Formica, vieux jingles de RTL et costumes surannés à l’appui, Valérie Lesort et Christian Hecq donnent naissance à un théâtre hybride où la science-fiction le dispute à un humour moqueur. Haut niveau de jeu, travail corporel, folle machinerie scénique et esthétique du temps des prémices de l’informatique, La Mouche est un laboratoire d’expérimentations scéniques et visuelles qui permet au talent des quatre comédiens de s’exprimer sans limite.